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MACRON, SAISON 2, JOUR 0

avril 26, 2022

UNE ATTAQUE FASCISTE, DEUX TUÉS PAR LA POLICE AVEC UN FUSIL D’ASSAUT


➡️ Dimanche 24 avril, peu avant minuit, au cœur de Paris. Macron vient à peine d’être réélu. Sur le Pont Neuf, situé près du commissariat du 36 quai des Orfèvres et de la Préfecture de police, un policier d’une unité antiterroriste fait feu. Il tire sur une voiture avec son fusil d’assaut, pour un refus d’obtempérer. Une dizaine de tirs en quelques secondes, dont «cinq ou six impacts ont atteint les individus». Deux jeunes hommes de 25 et 31 sont tués sur le coup, ils sont demi-frères. Un troisième homme est touché au bras. Malgré le récit à charge – contre les victimes – donné par les médias dominants, le tireur a été placé en garde à vue hier après-midi.

L’usage d’un fusil d’assaut en plein Paris pour un contrôle de véhicule est révélateur de la militarisation sans fin de la police française. L’arme qui a tué deux hommes en quelques secondes est un HK G36. Une arme de guerre allemande, qui permet de tirer en rafale. Ce fusil peut tirer 750 coups par minute, et les munitions peuvent traverser plusieurs corps. La police est équipée d’armes extrêmement puissantes réservées aux conflits armés, et s’en sert contre des civils suspectés d’une transaction suspecte et d’un refus d’obtempérer. Ce double homicide s’inscrit dans le cadre d’une explosion des tirs à balles réelles par la police, notamment sur des voitures, lors de contrôles.

➡️ Quelques heures plus tôt, en plein scrutin, une attaque au couteau a lieu dans une église de Nice. Un prêtre est poignardé à 20 reprises, ainsi qu’une fidèle septuagénaire. Les réseaux de droite et d’extrême droite chauffent déjà sur Twitter. Mais très rapidement, l’auteur est interpellé. Il s’appelle Kevin Ravenna, c’est un militant d’extrême droite de 31 ans qui est passé par le Rassemblement National. Il explique aux policiers «qu’il est de confession juive et qu’en ce jour d’élection, il voulait tuer Macron mais s’était finalement rabattu sur une église.» Kevin Ravenna a été filmé lors d’un documentaire, dans une réunion du Front National en train de tenir des propos racistes et homophobes. Ce qui aurait fait à coup sûr la Une des médias pendant toute la journée sera quasiment passé sous silence jusqu’à la fin du scrutin. Comme pour l’assassinat de rugbyman Aramburu, les médias sont étonnamment discrets quand il s’agit de violences commises par les fascistes.

➡️ Quelques jours plus tôt, le 19 avril, une vidéo circulait sur les réseau sociaux montrant un policier en civil cogner un jeune dans un hall d’immeuble. Selon l’avocat de la victime Yassine Bouzrou, le jeune homme, blessé «a cru qu’il allait mourir». Il «a croisé un policier de la brigade anti-criminalité du Blanc Mesnil. Ce policier lui a fait comprendre qu’il souhaitait une altercation violente. Il l’a insulté, l’a isolé dans un hall d’immeuble et l’a roué de coups». Sur les images, on voit clairement des policiers armés qui montent la garde devant l’immeuble, comme s’il s’agissait d’un combat «arrangé». Une enquête préliminaire a été ouverte après une plainte pour violences volontaires en réunion sous la menace d’une arme par personnes dépositaires de l’autorité publique, pour des injures à caractère raciste et faux en écriture par personne dépositaire de l’autorité publique.

Policiers en roue libre et surarmés, violences d’extrême droite, absence totale de réaction des élus : bienvenue dans le deuxième mandat de Macron.