Nantes Révoltée

Actualités en direct, infos sur les luttes environnementales et sociales à Nantes et dans le monde

INVERSION DU RÉEL

juin 20, 2020

L’ignominie du jour. A la veille de la fête de la musique, le bulletin préfectoral parfois appelé « Ouest-France » réussit le tour de force de plaindre les policiers nantais pour qui il serait « compliqué de travailler » à cause de la mort de Steve. Les mots ne suffisent pas pour qualifier une telle inversion du réel.

Dans l’article, des policiers se plaignent notamment de ne devoir « éviter d’afficher leur profession » en privé, que leurs enfant ont « honte » de leur travail, et qu’ils sont rejetés. S’il est si douloureux de contribuer à une institution violente et impunie, rien ne les empêche de démissionner.

Contrairement à ce que prétend l’article, la mort tragique de Steve n’a absolument pas empêché la police nantaise de continuer à réprimer avec une brutalité extrême. Quelques jours seulement après sa disparition, un manifestant était par exemple étranglé par la BAC en plein centre-ville devant témoin.

Imaginons les prochains titres possibles dans Ouest-France :

• Les morts de la police coupables du mal-être des forces de l’ordre

• Témoignage émouvant : Gérard, qui a éborgné un manifestant, « ne comprend pas pourquoi les gens ne me voient plus comme avant »

• Les victimes de contrôles au faciès priées de se taire pour ne pas heurter la sensibilité des agents racistes

• Ce tueur en série vit mal le fait d’avoir perdu son travail

• Enquête sur ces anciens pétainistes qui dorment mal en se souvenant des déportations

• Un manifestant poursuivi pour dégradation après avoir laissé son sang sur une matraque