Nantes Révoltée

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ILS VEULENT NOUS FAIRE PAYER LEURS ERREURS

avril 12, 2020

Le « monde d’après » sera-t-il un monde d’austérité militarisée ?

« A la sortie de la crise, il va falloir faire des efforts afin de réduire la dette de la France. »
Bruno Le Maire, ministre de l’économie

« Il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise »
Geoffroy Roux de Bézieux, patron du MEDEF

« Il faudra probablement travailler plus que nous ne l’avons fait avant pour rattraper » la perte d’activité induite par le confinement en cours »
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État à l’Économie

« Le monde d’après ressemblera étrangement au monde d’avant »
Un « proche de l’entourage du président Macron » sur France Info

Ces déclarations scandaleuses ont été prononcées par des hauts responsables politiques et patronaux ces derniers jours. Toutes vont dans le même sens : infliger une punition supplémentaire à la population, en sabrant violemment les droits sociaux qui restent. Il s’agit d’augmenter le temps de travail, amputer les vacances, réduire les salaires … En d’autres termes, les puissants veulent nous faire payer le désastre dont ils sont responsables.

Rappelons que la France est la championne d’Europe des dividendes, et le pays où les milliardaires s’enrichissent le plus vite. Ces dernières années, les gouvernements ont organisé un gigantesque transfert de richesses des plus pauvres vers les plus riches, en multipliant les cadeaux aux détenteurs du capital. La France n’a jamais été aussi riche, mais ils veulent accélérer à la faveur de la crise sanitaire. Bref, le gouvernement n’a absolument pas l’intention de modifier la trajectoire néolibérale et autoritaire, bien au contraire.

Trois scénarios sont possibles après le confinement :

Une austérité militarisée, avec l’utilisation des moyens de contrôles et de répression de pointe expérimentés pendant le confinement pour imposer des reculs sociaux inouïs. C’est ce qui semble se tramer en France.

Un « new deal » keynesien, c’est à dire quelques aides et une politique d’emplois publics pour soutenir la production, comme dans les années 30 aux USA ou après guerre en Europe. Une solution réclamée par la gauche, mais qui ne résout rien aux différents cataclysmes en cours, notamment écologiques, et qui ne met pas fin au capitalisme.

Un soulèvement généralisé qui mettrait en échec ces pouvoirs mortifères, et tenterait d’en finir avec les logiques marchandes et autoritaires, en développant les solidarités locales et l’autonomie

Rien n’est écrit à l’avance.