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ABOUBAKAR, TUÉ PAR UN CRS A NANTES : UN AN APRÈS, LA JUSTICE AU POINT MORT !

juin 19, 2019

Scandale d’État : le CRS tireur n’a toujours pas été entendu malgré des faits accablants.

Le 3 juillet dernier à Nantes, un CRS tirait avec son arme de service dans le cou d’un jeune de 22 ans. Aboubakar mourait dans les minutes suivantes, au volant de son véhicule, au milieu du quartier du Breil. Le meurtre avait provoqué un embrasement sans précédent du quartier, puis de toute l’agglomération.

Alors que la révolte était au plus fort, le CRS avait avoué avoir menti. Alors que la police avait juré que le tir avait été fait « en légitime défense », le CRS changeait brusquement de version : il aurait fait un « tir par erreur ». Abouakar était mort pour rien. Comment expliquer un tir mortel, avec une arme à feu dotée d’un cran de sureté, dans une zone vitale du corps, par erreur ?

Entre octobre 2017 et juillet 2018, 2 hommes ont été tués par la police à Nantes. Deux hommes noirs. Le premier par asphyxie lors de son interpellation dans le centre-ville. Le second est Aboubakar, au Breil. Sur la même période, des dizaines d’autres, manifestants, habitants des quartiers, ont été blessés, à des degrés divers par les armes de la police.

Et maintenant ? Selon la presse, l’affaire n’a pas avancé d’un centimètre. Près d’un an après la mort d’Aboubakar, et la grande révolte des quartiers nantais, le policier qui a tiré n’a même pas été entendu par les enquêteurs ! Malgré les preuves, malgré les aveux, malgré la mobilisation du quartier, l’affaire n’a pas avancé en un an ! Alors que la moindre dégradation en manifestation est traquée et condamnée immédiatement, la vie d’un jeune habitant de quartier ne vaut rien pour les autorités.

La sœur d’Aboubakar déclare au journal Ouest-France : « Je pensais que le CRS serait entendu quelques jours après sa mise en examen. J’ai le sentiment que la justice prend l’affaire à la légère. Comme si c’était un cas parmi d’autres. […] Faut-il attendre que les gens se révoltent pour que ce qui doit être fait soit fait ?


Source : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nantes-un-qu-un-jeune-ete-tue-au-breil-le-crs-n-toujours-pas-ete-entendu-par-le-juge-6406362