Nantes Révoltée

Actualités en direct, infos sur les luttes environnementales et sociales à Nantes et dans le monde

NAUFRAGE(S) MÉDIATIQUE(S)

octobre 14, 2019
Slider image
Slider image
Slider image
Slider image

L’épisode rocambolesque autour de la vraie fausse arrestation de Xavier Dupont de Ligonnès ce week-end n’est pas seulement grotesque et risible. Il est révélateur du naufrage médiatique auquel nous assistons depuis des années. Trois réflexions :

1 – Les médias font leur « mea culpa » après avoir réalisé qu’ils ont tous relayé en boucle sur les écrans et en « une » dans les journaux une énorme fausse information. Ces excuses sonnent faux. Comme pour faire oublier qu’en réalité, avant Dupont de Ligonnès il y a déjà eu la fausse «attaque» de l’hôpital de la Pitié Salpétrière par des manifestants. Les innombrables diffamations contre les Gilets Jaunes. L’incendie de Rouen décrit comme «toxique mais pas trop». L’attaque fasciste d’un bar nantais qualifiée de « rixe ». Ou tout récemment la moto soi-disant «volée» du jeune Ibrahima tué par la police à Villiers-le-Bel, alors qu’elle lui appartenait. Et il y a des dizaines d’autres exemples de mensonges avérés, colportés par les grands médias. Le comble pour des journalistes qui prétendent déterminer ce qui est une «fake news», et dicter la vérité officielle.

2 – Il ne s’agit donc pas d’une «erreur» mais bien d’un système médiatique, bien huilé, qui reprend sans recul ce que lui dictent les autorités. Un milieu journalistique qui s’intoxique auprès du pouvoir et de ses agents. Par exemple, une «chroniqueuse» médiatique pleurniche aujourd’hui sur Twitter en prétendant que la presse française n’a fait que relayer «la plus haute hiérarchie policière».

https://twitter.com/francoisedegois/status/1183072029853007872?s=19

Un journaliste de Ouest-France pointe du doigt le procureur de Nantes. Comme s’ils ne comprenaient pas que c’est EXACTEMENT ce qui est reproché à ces médias. De n’être que de simples relais d’autorités qui mentent fréquemment. Ces journalistes reprennent tels quels les communiqués des préfets, des syndicats policiers et des puissants, et remettent toujours en cause les paroles dissonantes, engagées, celle des gens sans pouvoir.

3 – Derrière l’épisode Dupont de Ligonnès, le suivisme de la profession journalistique éclate au grand jour. Une même information est souvent reprise par ricochet dans tous les médias, qui se copient et s’imitent les uns les autres. Ainsi, les «unes» des titres de presse se ressemblent. Il n’y a plus d’esprit critique. Plus de pluralité. Plus de contre-pouvoirs. Dans ce contexte, quelques rédactions arrivent à imposer leurs obsessions à tout le pays : l’Islamophobie, la sécurité, la nécessité d’appliquer des politiques ultra-libérales. Voire même à fabriquer artificiellement des candidats aux élections : Fillon d’abord, puis Macron, entièrement porté au pouvoir par les médias.

Petite astuce aux journalistes : cessez de croire tout ce que vous dit la police.

Petite astuce aux Français : cessez de croire tout ce que vous disent les médias.

Petite astuce à nos lecteurs et lectrices : lisez, soutenez, propagez les médias indépendants !